La débâcle.

C’est toujours le problème lorsque l’on pense que tout est dit ! Le programme de la journée
-épée dames et sabre hommes- laissait penser que l’on avait quartier libre pour le 1er tour de tableau; grave erreur. Moi-même, j’étais allée admirer la Tour de Bélem (fort jolie au demeurant), me disant que j’arriverais toujours à temps. Au lieu de cela, j’ai vu Damien Touya les larmes aux yeux, Maureen Nisima et Laura Flessel sonnées, et leurs coéquipiers respectifs avec l’impression de ne plus trop savoir où ils habitaient.
En fait, ces visages tendus et/ou abattus n’étaient que les masques quotidiens que portaient les Français depuis le début de ces Championnats du Monde. Sauf qu’avec les équipes, on se disait, peut-être par excès de confiance, que les résultats mitigés de l’individuel seraient effacés….
C’est le sabre hommes qui ouvrent le bal des rendez-vous manqués : 1/8 ème de finale, les Français affrontent les Polonais ; équipe solide mais connue et donc battable, à condition de ne pas faire d’erreurs. Tout démarre bien puisque Damien Touya puis Julien Pillet projettent l’équipe à 10-6 mais Gaël Touya se freine visiblement et repasse le relais à 13/15. Et cela durera tout le match puisqu’en avance au 2/3 du parcours (30/25), ils sont rattrapés une nouvelle fois (l’aîné des Touya manquant son dernier relais 33/35). Et Julien Pillet, malgré toute sa bonne volonté n’arrivera pas à dépasser une dernière fois les Polonais. La France est écartée 45/43. Les premières larmes avalées, nos sabreurs retrouvent une âme de conquérants pour remporter leurs matchs de classement contre la Corée du Sud (45/31), les Etats-Unis (45/39) et l’Espagne (45/32), mais la tristesse reste, comme une seconde peau.
Et puis, hormis les Français absents du tableau de 8, la hiérarchie est conservée puisque la Russie de Pozdniakov triomphe sévèrement en finale face à l’Italie (45/22).


Le podium :
(Sabre Hommes Seniors par équipe)

1er : Russie (Charikov, Pozdniakov, Frossine, Diatchenko)
2ème : Italie (Tarantino, Guidi, Montano, Pastore)
3ème : Allemagne (Bauer, Stehr, Herm, Weber)




L'équipe de France :

9ème : France (Fabrice Gazin, Julien Pillet, Damien Touya, Gaël Touya).


Les épéistes dames elles aussi goûtèrent à l’amertume, mais un tour plus tard. Dans le tableau de 16, elles vinrent à bout de l’Ukraine, sans jamais être réellement inquiétées (45/41). Puis l’Estonie arriva sur la piste, et tout comme pour les sabreurs, l’adversaire n’était ni sous-estimé, ni craint ; seulement plus fort ce jour-là. Tout a été tenté mais les Estoniennes n’ont jamais faibli, si bien qu’au dernier relais, indiciblement le score se creusa pour s’arrêter à 45/36 pour l’Estonie. Ils faut noter que seules les Hongroises viendront en finale à bout de cette équipe (43/31).
Accablées, les filles repartent à l’assaut dans les matchs de classement : victoire sur la Biélarussie (45/32) mais défaite contre l’Allemagne (45/39).
Alors quelles explications ? Ces athlètes ne sont pas des débutants et étaient préparés pour ces mondiaux. Chez les sabreurs, Gaël Touya dit « porter seul la défaite », suite à des absences répétitives qui ont coûté trop chères sur un même match. Bon. Mais les filles ? Aucune n’était en-dessous de son niveau aujourd’hui, et personne n’ « a pété les plombs ». La réponse est peut-être à aller chercher vers les soucis rencontrés par Laura Flessel, qui auraient déteint sur le moral de ses coéquipières, ces dernières n’ayant pas forcément sa capacité de concentration et de hargne. Mais attention alors, car si la « guêpe » souhaite « régler ses comptes » comme elle l’a annoncé à la fin de la compétition, les rebondissements risquent d’être nombreux et l’équipe devra apprendre à mettre de côté la pression si elle souhaite retrouver les marches des podiums.


Le podium :
(Epée Dames Seniors par équipe)

1er : Hongrie (Hormay, Mincza, Kiraly, Toth)
2ème : Estonie (Aleksejeva, Vosu, Rohi, Embich)
3ème : Chine (Shen, Li, Zhong, Bravo Aranguiz)



L'équipe de France :

6ème : France (Sandrine Dumoulin, Laura Flessel, Maureen Nissima, Sanguita Tripathi).