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Les jeux des gladiateurs à Rome(-264, +410)

Posté par Sixte sur 06-10-2004 19:17:41 (3003 lectures) Articles du même auteur

Les images et les représentations mentales concernant les jeux du cirque romain sont nombreuses mais beaucoup sont malheureusement inexactes.


Jean Paul Thuillier est professeur à l’Ecole Normale Supérieure, il est également connu comme le grand spécialiste de l’Antiquité Romaine ; à ce titre, il sabre certaines idées fausses : « Des combattants assoiffés de sang, prêts à tout pour abattre l’adversaire ? Pas du tout, en réalité, les gladiateurs sont des sportifs de haut niveau, dont le professionnalisme n’a rien à envier à celui de nos champions modernes ».
Les Munus, combats de gladiateurs, n’étaient pas des abattoirs où de malheureux esclaves, poussés dans l’arène, devaient combattre jusqu’à la mort. C’est là une vision simpliste et absurde d’un « spectacle destiné à plaire à la foule et offert par un donateur, l’évergète, pour servir sa popularité ». C’est l’Empereur Hadrien (+76, 138) qui décida du consentement préalable des combattants. Trajan (53, 117) qui le précéda sur le trône, fêtera sa conquête de la Dacie en offrant des numera de 123 jours où 10 000 gladiateurs s’affrontèrent. « Le peuple s’amuse aux combats simulés des jeunes Romains… mais se délecte lorsque paraissent les gladiateurs. Ceux-ci sont les héros de la fête, des musiciens tibicines et cornicines les accompagnent, un laniste surveille leur marche, des serviteurs portent leurs palmes futures et les écriteaux de leurs triomphes passés… ». Saint Augustin déclare que ces jeux exerçaient sur les sens une irrésistible séduction, une fascination par la grandiose épouvante du spectacle… Ave Caesar, morituri te salutant !

De plus en plus de pain et surtout de jeux, de plus en plus d’émotions avec des combats de plus en plus raffinés et sauvages : hommes contre animaux, duels spectaculaires, théâtre vérité où des acteurs, après avoir mis en scène des rôles mythologiques, jouaient leur mort en direct.
Les Dieux vivants de l’amphithéâtre étaient au service d’un pouvoir politique, ils valaient parfois des milliers de sesterces (15 000 au 2ème siècle de notre ère). Les lanistes (leurs propriétaires) les faisaient entraîner par des Doctores puis les louaient ou les vendaient. Les spectateurs (jusqu’à 80 000) veulent voir du sang et désirent avoir des émotions fortes, ils souhaitent surtout voir de beaux combats et assister à de belles passes d’armes. Les Secutor, provocator, mirmillon et l’hoplomaque étaient des spécialistes choisis en fonction de leur qualités physiques de force et d’agilité. Ils sont en général volontaires pour ce « métier » qui comportent de grands risques mais où les récompenses sont énormes : primes importantes, bijoux, gloire, notoriété, faveurs des femmes, possibilités d’affranchissement pour les esclaves et surtout « un ennoblissement par le fait qu’il jouait sa vie ». L’aspect psychologique n’est pas à négliger pour certains hommes qui aiment flirter avec la mort, vivre dangereusement et ressentir leur « thanatos » ; ce dualisme intérieur avec « éros » est éternel et de nos jours, l’engouement pour certains sports où le risque est permanent, nous le prouve : sports de voitures, alpinisme, tauromachie, cascades… Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des hommes de condition libre (liber) devenir gladiateurs et signer un auctoratio (contrat) avec un laniste. Chevaliers et même sénateurs se sont produit volontairement comme combattants dans ces ludus par goût ou par tempérament.
Rappelons également qu’à Rome, les patriciennes des plus illustres familles (les Lapides, les Métellus, les Fabiens) ne craignaient pas de prendre le casque et la tunique des gladiateurs et de descendre dans l’arène des munus . Il fut un temps où la femme romaine venait demander des leçons aux rudiaires. Elle supportait la pression de la visière du casque, s’essoufflait à porter l’armure tout en s’escrimant au poteau sous les commandements du professeur.
Juvénal attaque vertement cette virilisation par l’escrime : « voyez avec quelle ardeur elles portent les coups … le but contre lequel elles s’escriment, le bouclier au bras, est criblé de coups d’épées dans toutes les règles de l’art ».

Curieusement, c’est l’argent qui semble avoir tué la gladiature et sauvé la vie de bien des combattants, à cause de l’inflation des prix. Les donateurs, éditeurs, lanistes n’avaient aucun intérêt à voir les gladiateurs mourir rapidement et leurs champions disparaître ; les combats ne se terminaient pas systématiquement par le « pollice verso » fatidique et quelques palmarès, témoins d’une longue carrière sont connus, ils débouchaient sur une retraite méritée, un affranchissement pour certains et l’octroi de la rudis (épée de bois remise comme gage de liberté retrouvée).

Les gladiateurs étaient de toutes les fêtes, sans eux point de charme : aux enterrements, aux repas nobles, …et de tous les jeux. « Au printemps, il est rare qu’il se passe huit jours sans jeux : jeux publics, jeux honoraires, jeux vocifs ou grands jeux… Ces jeux scéniques et civiques résument la société… , ils résument son passé par le théâtre et les histrions, ses usages et ses aspirations ». Cicéron (-106, -43), orateur et philosophe, approuvait ces jeux comme énergique discipline capable de fortifier contre la douleur et la mort, il se faisait l’écho des romains « passionnés pour une institution qui encourageait l’art de l’épée et les vertus guerrières ». D’autres philosophes font de la résistance et « dénoncent ces spectacles qui détournent le peuple de ses devoirs civiques et où le goût du sang jure avec la mission civilisatrice de Rome ».

Ces empêcheurs de s’entretuer que furent Sénèque, Juvénal et Tertullien, n’eurent pas beaucoup de succès populaire mais Juvénal voyait juste : « panem et circenses » résumait les désirs des romains, les jeux étaient ancrés dans les mœurs. Qui mieux que les jeux pouvait offrir le spectacle d’Agon, d’Aléa, d’Ilinx et de Mimicry réunis ? Qui pouvait mieux refléter l’esprit romain amateur de divertissement dans le confort d’un peuple puissant et souverain ?
Les jeux étaient déjà « l’opium du peuple » que d’autres récusent aujourd’hui et exerçaient une fascination que d’autres valeurs contemporaines ne purent atténuer.
Gérard Six

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Auteur Discussion
melunsenator
Publié: 14-10-2004 12:40  
Habitué
Joint: 23-04-2004
De: Paris
Commentaires: 189
 Re: Les jeux des gladiateurs à Rome(-264, +410)
je suis passioné par l'antiquité romaine et je peux dire que c'est un bon article !
y m'a bien plus !!!
et y me donne envie de revoir GLADIATOR !!!
Xena06
Publié: 16-10-2004 17:09  
Fait partie des meubles
Joint: 03-07-2004
De: Biot (pres de nice au soleil)
Commentaires: 1276
 Re: Les jeux des gladiateurs à Rome(-264, +410)
en tous cas on peut toujour retrouver de nos jours cette soif de violence chez les personnes passionnees par certains types de boxe l'escrime c'est beaucoups plus noble
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