Au fleuret féminin, la hiérarchie est de mise et ne semble pas se discuter : c’est la troisième année qu’Adeline Wuillème remporte le titre, accompagnée de ses dauphines Christina Cerny (qui se classe 2ème), et Clothilde Magnan (qui partage la 3ème place avec Astrid Guyart). A première vue donc, rien ne semble être très passionnant dans ce résultat, surtout quand on sait qu’au classement coupe du monde, c’est le même trio en tête avec inversion de la seconde et de la troisième place.
Pourtant, à regarder de plus près, il se passe enfin quelque chose à cette arme !
Tout d’abord, il y avait bien longtemps que personne n’avait troublé la belle sérénité d’Adeline Wuillème. En effet, elle qui mène toujours l’assaut à sa convenance, se voit distancée tout au long de la finale (jusqu’à 13/11 pour Cerny), laissant paraître de l’inquiétude à travers un geste d’humeur, et se faisant violence (un peu) pour terminer ce match en sa faveur. De plus, et c’est sûrement cela le plus important, le niveau des filles monte avec homogénéité. Bien sûr c’est encore fragile, mais enfin on a vu des tireuses à peu près stables et qui ne s’écroulent pas après une fente, beaucoup moins d’arrêts et plus d’échanges. Ainsi, Laetitia Gaillard se souvient qu’elle a une allonge incroyable (Virginie Ujlaky l’a appris à ses dépens puisqu’elle n’a aligné que 7 touches sur sa cuirasse….), Gwenaëlle Huet lance ses coups sur deux jambes, Corinne Maitrejean retrouve du tempo dans ses attaques… sans compter qu’enfin le public n’a pas attendu 3 manches et des fins au temps pour apprécier les victoires. Et on pourrait trouver ces petites améliorations dans chacun des jeux des filles qui sont sous la coupe de Wolinetz.
Alors quoi, des formules magiques qui semblent pourtant bien simples ont-elles été enfin extirpées des grimoires par un sorcier un peu différent ? Ou est-ce le chaos trop longtemps de mise à cette arme (aussi bien entraîneurs successifs pas convaincus et donc pas convaincants, tireuses ayant du mal à travailler avec un survêtement bariolé mais aussi une commission incompétente par moment et trop souvent désintéressée) qui trouve enfin une logique et façonne une future équipe potentiellement médaillable ?
Quoiqu’il en soit, on peut espérer que l’année 2003 voit des bouleversements, et pas seulement sur les classements mais aussi dans la reconnaissance d’une arme bien malmenée ces dernières années.
Les résultats complets