la FIE, la FFE et le dopage

Date 03-11-2002 17:07:08 | Sujet : Divers


Revenons sur les cas de dopage rĂ©cemment apparus dans le petit monde de l’escrime française.

Regardons les choses en face : Laura Flessel a bien Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e positive aprĂšs un contrĂŽle anti-dopage en coupe du monde. C’est un fait avĂ©rĂ©. Selon le rĂšglement international (article 608) elle doit ĂȘtre sanctionnĂ©e pour cela.

Cet Ă©vĂšnement doit ĂȘtre analysĂ© Ă  deux Ă©chelles :

Au niveau de la FIE, le cas est simple. Tout cas de dopage avĂ©rĂ© doit ĂȘtre sanctionnĂ©, qu’il soit intentionnel ou pas, que la fĂ©dĂ©ration nationale soit partie prenante ou pas. La FIE vient de trancher : L. Flessel est sanctionnĂ©e de trois mois de suspension et de la perte des points acquis lors de l’Ă©preuve de coupe du monde en cause (et donc la perte de la coupe du monde dans le cas prĂ©sent). C’est le minimum.
Par contre, la sĂ©vĂ©ritĂ© de la FIE ne peut ĂȘtre valable et reconnue comme juste que si elle est Ă©gale pour tous. (Voir par exemple le cas de la sabreuse Iemaieva qui aprĂšs avoir refusĂ©e de se soumettre Ă  un contrĂŽle antidopage n’a mĂȘme pas Ă©tĂ© poursuivie !) Il ne peut y avoir deux poids deux mesures.

Au niveau de la FFE, le cas est beaucoup moins simple. Notre fĂ©dĂ©ration est directement en cause dans ce cas de dopage. Il est le rĂ©sultat d’une erreur manifeste de l’encadrement mĂ©dical de l’Ă©quipe de France d’Ă©pĂ©e fĂ©minine. Cette erreur doit ĂȘtre elle aussi sanctionnĂ©e. La seule mise Ă  l’Ă©cart du kinĂ© fautif est pour moi terriblement insuffisante.
Il s’agit d’une vĂ©ritable erreur mĂ©dicale. Dans la sociĂ©tĂ© civile, les kinĂ© n’ont en aucun cas le droit de prescrire des mĂ©dicaments. C’est pourtant ce qui a Ă©tĂ© fait. Le responsable mĂ©dical de l’Ă©quipe de France doit donc assumer sa responsabilitĂ© et dĂ©missionner ou ĂȘtre dĂ©mis de ses fonctions. Nous ne parlons pas d’un mĂ©decin de campagne non familiarisĂ© au sport de haut niveau. Nous sommes ici dans un cadre PROFESSIONNEL de sportifs de haut niveau. Ils (les tireurs, l’encadrement sportif et mĂ©dical) doivent donc tirer les consĂ©quences d’une telle erreur.
Mais les sanctions ne suffisent pas. Nous devons, nous membres de la FĂ©dĂ©ration Française d’Escrime, nous retourner sur ce qui s’est passĂ© et rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre dont nous vivons notre sport. Il doit y avoir un examen de conscience profond de nos modes de fonctionnements. L’affaire Attelly qui prend de l’ampleur est aussi le rĂ©vĂ©lateur d’une escrime malade de ne pas parler de ses problĂšmes. NON l’escrime n’est pas Ă  l’abri du dopage. NON nous ne sommes pas «clean» comme nous avons trop souvent envie de le penser.
Les instances dirigeantes de l’escrime française doivent mettre de cĂŽtĂ© leurs querelles intestines et bassement politiques pour se mettre Ă  la tĂąche. C’est une urgence.




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