Paolo Milanoli met les points sur les i ......

Date 06-05-2008 09:40:00 | Sujet : MĂ©dias

Traduction d'un article du site schermaonline

Paolo Milanoli :

Je vous fais parvenir une lettre envoyée à presque tous les organismes de presse il y a un mois et que personne n'a bien évidemment pensé à rendre publique.

J'ai reçu une solidaritĂ© "tĂ©lĂ©phonique" du Sole 24 heures, de la Gazette et de beaucoup d'autres journalistes amis, mais aucun ne l’a publiĂ©. Si Ă  ceci nous ajoutons l’interview qui a dĂ©jĂ ' Ă©tĂ© renvoyĂ©e deux fois pour causes techniques, beh je dirais que la peur de l’ensablement est plus que justifiĂ©e..
Pour la chronique le journal en cause est le Correre della sera.
Si ceci devait mal finir je voudrais bien organiser une collecte, acquérir un espace sur le Corriere et écrire deux lignes sur la "dame".. je suis sûr que pour une telle initiative il y aurait eut une toute autre réponse..


PRIVILÈGE OLYMPIQUE


Le 21 avril 2008 sera la date la plus importante de ma vie, la date du PrivilĂšge!
Dans les 20 derniÚre années (sur 38), j'ai voyagé plus qu'un pilote, combattu de partout dans le monde en saisissant l'épée avec la main gauche et une question sans réponse dans la droite.
J'ai toujours tĂąchĂ© d'ĂȘtre moi mĂȘme, et je l’ais mĂȘme jurĂ©, que le seul masque que j'aurais mis aurait Ă©tĂ© celui requis Ă  l’escrime, dans ou dehors des pistes.
Cette attitude m'a permis de ne me pas prendre trop au sérieux, de comprendre les limites de ce à quoi j'ai dédié toute ma vie et de donner la juste valeur aussi à la ligne d'arrivée de plusieurs ambitions de qui fait mon "métier": la médaille d ' or aux J.O de Sydney en 2000.
Sourd aux compliments qu’on louait Ă  ma caractĂ©ristique technique et embarrassĂ© devant qui me demandait un autographe sur le gant, j'ai eu toujours comme unique pensĂ©e : donner un sens Ă  cette mĂ©daille. Je voulais comprendre si c'Ă©tait une ligne d'arrivĂ©e ou, plus probablement, un point de dĂ©part. J'ai souvent pensĂ© tout laisser tomber et de me dĂ©dier Ă  quelque chose de plus utile ou simplement de plus vrai, mais je n'ai rien trouvĂ© qui valĂ»t le coup.
Quand, il y a 3 ans, ma fille est née, ma main droite s'est entrouverte et la question en elle contenue a commencé à m'effrayer un peu moins. Et là j'ai compris que ce que nous faisons ne compte pas autant que la maniÚre dont nous le faisons.
J'ai compris que j’avais vĂ©cu pour ma fille, avant mĂȘme qu’elle ne naisse, d'avoir combattu pour mon petit supporteur de Ravenne pour le gamin brĂ©silien qui m'a demandĂ© un t-shirt et pour tous ceux qui m'ont dĂ©diĂ© un geste d'admiration ou une simple poignĂ©e de main. Je n'ai pas laissĂ© tout tomber pour honorer mes maĂźtres, mes adversaires et aussi pour celui qui ne m'a pas compris ou il ne m'a pas aimĂ©. Tout Ă©tait clair enfin. Maintenant je savais comment rendre tout ce qui m'avait Ă©tĂ© accordĂ© en cadeau.
Avec cette nouvelle vue j'ai alors tournĂ© un peu en l ' Italie pour raconter aux enfants mon expĂ©rience, j'ai entrepris des initiatives avec les collĂšgues des paralympiques et en dernier j'ai acceptĂ© la charge d’ĂȘtre d'Adjoint au Sport de ma ville: Novara. Celui-ci oui c'Ă©tait un beau point de dĂ©part!
La bonne chance a voulu que mon mandat fĂ»t concomitant avec les Olympiades d’hiver de Turin, entre un des plus grands Ă©vĂ©nements jamais organisĂ©s en Italie. La connaissance de Tiziana Nez et Evelina Christillin il m'a permis d'observer la voiture d'organisation gigantesque du TOROC de prĂšs... tout ça Ă  2 pas de ma maison!
J’appris que le flambeau olympique aurait fait arrĂȘt Ă  Novara je fus enthousiaste de pouvoir donner ma petite contribution en proposant quelques-uns des porte flamme parmi les nombreux champions que ma ville peut vanter. ÉcoulĂ© le chagrin de ne pas avoir pu prendre part au cortĂšge, en tant qu’ "homme politique", je me sentis plus libre dans le choix et je rĂ©digeai ma liste. Je lu les noms de 5 extracommunautaires non sportifs, proposĂ©s par l’adjoint provincial, cependant, je compris aussi que l'Ă©vĂ©nement le plus sacrĂ© pour un sportif Ă©tait en train de manquer d’ĂȘtre phagocytĂ© par des intĂ©rĂȘts politiques. Ils choisissaient 5 extracommunautaires seulement pour un motif, ils voulaient les faire des porte flamme un drapeau d'une bataille politique comme cela arrive toujours avant les Olympiades. , Atlanta avec Coca-Cola, Sydney avec les minoritĂ©s, PĂ©kin avec le Tibet etc. Cela ne se passera pas Ă  Novara, je le dĂ©clarai, je ne le permettrai pas! Je fis mon possible pour expliquer aux gens et, surtout, Ă  ces messieurs que permettre qu'ils portassent le flambeau aurait voulu dire plier le sport Ă  la politique et accomplir un acte discriminatoire vraiment vis-Ă -vis de tous les extracommunautaires. Nous sportifs nous Ă©tions les seuls pour qui l’extracommunautaritĂ© n’était pas intĂ©ressante, de ces hommes ; nous pensions simplement qu'il n’y avait pas de sens Ă  ce qu'un employĂ©, un interprĂšte ou un ouvrier, non sportif,fut le tĂ©moin de valeurs qu'ils ne connaissait pas.
La bataille, il faut le dire, fut perdue et moi, champion Olympique du regarder le flambeau passer de la main de champions comme Pinto ou ils Armano Ă  celle du protĂ©gĂ© de tour ou de l’ami d’un ami. De nombreux autres grands sportifs furent exclus et je ressentis avoir faillit malgrĂ© avoir pourtant fait tout le possible.
Mais le pire allait encore arriver.... AprĂšs quelque jour sur le supplĂ©ment hebdomadaire d'un des plus grands quotidiens, sortit un signe, oeuvre d'une certaine dame qu'il connaĂźt peut-ĂȘtre peu le sport, mais il sait bien comment on utilise la plume pour faire "Ă©couter", sans se prĂ©occuper du fait que l'encre qui en sortait aurait pu ĂȘtre un poison mortel pour quelqu’un.
Froide, lapidaire, impitoyable elle m'a transpercé le coeur en deux lignes:.." Milanoli s'oppose aux porte flamme extracomunitari: RACISTE."
Je n'aurais jamais pensĂ© que quelqu'un aurait pu me dĂ©truire avec autant de simplicitĂ©, anĂ©antir ma crĂ©dibilitĂ© sans mĂȘme me donner la possibilitĂ© de rĂ©pondre Ă  une sottise de la sorte.
Je suis un Sportif, un de ceux qui n’a peur de vexer personne en le dĂ©finissant "noir" parce que pour un sportif tout au plus, un Noir appartient Ă  une race supĂ©rieure! Un sportif a des amis de toutes les races, de toutes les religions, de toutes les coutumes et il ne s’en occupe pas. Un sportif sait que l ' intelligence, la volontĂ©, la force et l'honneur se trouvent en toutes les cultures. Pour nous sportifs une seule race existe, l'Humaine! Mais ce mot Ă©tait Ă©crit maintenant: RACISTE!
Je dus ainsi faire les comptes avec ma conscience, avec mes amis "noir" Ivan le Cubain, les grand frĂšres Français de la Martinique, JĂ©rĂŽme et Fabrice, Ulrich, l'africano-Français et les dizaines de Kim, Yung, Lee de la CorĂ©e du Sud et avec toutes ceux avec qui, je m’en aperçois seulement maintenant, sont bien au-delĂ  que des amis, eux aussi " extracommunautaires".... quelle dĂ©finition stupide!
J'aurais dĂ» donner une rĂ©ponse Ă  mon petit supporteur de Ravenne qui me dit: "je te crois, je sais que tu n’es pas raciste.." bien que sachant que sa splendide tentative de rĂ©confort exigeait une confirmation. Il voulait s’entendre dire que je n'Ă©tais pas raciste. Je n'ai jamais eu le courage de l'affronter, je ne sais pas si j'aurai le courage d'affronter ma fille quand il me demandera explications. J'ai mille regards enfoncĂ©s dans les yeux, regards de ceux qui ont dit ou sous entendu, et le plus pointu de qui a jugĂ©... en silence.
J'ai dĂ©cidĂ© de porter plainte contre cette journaliste afin d’avoir une rĂ©ponse Ă  mes questions.
Le 21 Avril sera la date la plus importante de ma vie.
Dans le meilleur des cas, il me liquideront avec quelque millier d’euros et bien des d'excuses....... j'aurai ainsi le PRIVILÈGE de savoir tout ce que vaut ma vie..... parce que, oui chùre dame, c’est ça ma vie!

Paolo Milanoli



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