Voila un colloque qui repond à des interrogations personnelles de longue date ;ayant deja eu l'occasion de traiter dans ma carriere des anciens sportifs de haut niveau (surtout de sports individuels),j'ai eu à mener des controverses acharnees avec mon equipe .Je dois dire avec affliction que la psychanalyse se revele en l'occurence plus normative que la psychiatrie ,meme biologique....heureusement,pas dans les consequences

Cette question ,je la partage depuis longtemps.Je l'ai eprouvee plusieurs fois dans ma carriere .Les limites du normal et du pathologique sont interrogees; bien sur,pour un angle de vue psychiatrique,mais j'ai constate un desarroi de la psychanalyse face à de tels sujets :heureusement,les consequences en etaient moindres

bonjour,
vous êtes intervenu en tant que? quel profession?
juste pour savoir de quoi on parle au départ.

pour ma part, en tant que psychologue clinicienne, je pense qu'il faut également se poser les questions des risques pathologiques, mais, avant même celà, penser le sportif comme un humain, sans sa sphère psychique y comprit permet une meilleure prise en charge.
dans le sens que la pratique de sport de haut niveau apporte aussi bien de fort atouts relationnels, combativité, endurance, etc.. mais peut aussi être un terreau de carrences et autres difficultées qui ne sont pas encore à l'état de trouble mais qui peuvent facilement le devenir car le milieu sportif est en général assez clos et peu critique envers lui même ce qui amène à banaliser et légétimer des éléments qui ne devraient peut être pas l'être.

par ailleurs, sans tout analyser sur le plan environnemental, (mileu sportif en locurence) il y a aussi la propre structure de la personne, ses problématiques personnelles, qui vient se parler, dans ce milieu comme dans tout autre.
à la différence aussi que : le haut niveau exige un surpassement des limites, permet aussi de "provoquer" ou mettre à jour des difficultées plus tôt dans un parcours de vie que pour un non athlète.

ensuite, il faut quand même bien distinguer la psychiatrie de la psychologie.
et, dans le courant de la psychologie, la psychanalyse.
déjà, je pense qu'il faut garder en mémoire que la découverte du soin possible du côté du psychisme là où il y avait une exclusivité du médical qui se trouvait limité et ne comprenait pas ce qui se jouait pour certains patients pourtant aux symptômes bien présents, est naît de la psychanalyse...
le courant sert donc à écouter une autre scène que le comportement observable "exterieur" pour tenter de mettre du sens sur une dynamique personnelle et subjective.
c'est à partir de là que l'on peut premièrement parler de CLINIQUE, et, ensuite parler de méthode analytique, sans aller jusqu'à la psychanalyse qui n'est pas un cadre de "traitement" ni de "psychothérapie".
ceci dit on pose quand même de manière un peu plus précise quel peut être l'accompagnement d'une personne.

ensuite,tout courant peut être "extrême" celà dépend des intervenants qui le "défendent" et surtout "le pourquoi".

ce qui m'inquiète quand même bien plus à ce jour est la "normalisation" et la tentative de "formatage" qui utilise bien mal la psychologie. m'enfin, celà pourrait faire l'objet d'un autre débat.

ceci dit, une écoute clinique analytique permet d'entendre le sujet dans sa dimention psychique, alors que le bilan psychiatrique vise davantage une explication "normative, medicale voir neuro/biologique".
les deux ne sont pas à exclure, au contraire il sont à articuler selons les cas, et surtout en cas de troubles importants, mais, la visée du travail n'est pas la même.
par ailleur, il y a aussi des psychiatres d'obédiance psychanalytique.

enfin, je pense qu'on ne peux pas à proprement parler de "psychanalyse" dans le sport étant donné qu'il ne s'agit pas de faire une analyse personnelle lorsqu'un sportif vient consulter. Bien plus souvent, face à une demande orienté autour de la constatation d'un "problème", d'un "blocage" ou simplement d'une curiosité pour mieux se connaître, il va s'agir d'ammener à libérer une parole et ainsi mettre du lien de sens, et surtout une prise de conscience.
selon les cas celà permet de mettre à jour des conflits dont les "symptômes" seront davantage du côté de l'acte que du corps.
j'ai bien mis des guillemets, car en il ne s'agit pas de symptômes psychopathologique, loin de là, mais simplement de "non-réalisation" personnelle alors que le sportifs ont par ailleur tout pour réussir, par exemple.
(enfin, sans non plus faire de généralité car ce serait exagérer).

à ce titre, l'écoute clinique analytique s'avère au contraire un outil très approprié, car il permet au sujet de se comprendre et de devenir plus autonome , plus au clair avec lui même.
il peut mettre des mots, du sens sur ce qu'il vit, y comprit dans les difficultées (fussent-elles sportives, relationnelles) qu'il rencontre.
à partir de là il peut y avoir un vrai processus thérapeutique.
-> en fonction du cadre de travail possible entre la demande du sportif et les possibilités du professionel qui l'écoute.

pour conclure après avoir ouvert ces différents champs de réflexion, je pense que ces conférences sont à promouvoir, simplement pour que les professionels du milieu sportif et sanitaire aient accès à plus de connaissances scientifiques, puissent ouvrir des débats et des réflexions communes, tout ceci dans le bénéfice biensur de l'équilibre global du sportif.
équilibre physique, psychique, relationnel, etc..

bien à vous,

Caroline Fanciullo.

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biblio psychologie, psychanalyse et sport :

- "sport, psychanalyse et sicence" M-H Brousse, F Labridy, A Terrisse, M-J Sauret.
Eds PUF, 1997

- "l'adolescent champion, contrainte ou liberté" C.Carrier, PUF 1992
et "le champion, sa vie, sa mort : psychanalyse de l'exploit"
Eds Bayard, 2002

- "les héros sont fatigués : sport, narcissisme, dépression". P.Bauche
Eds Payot 2004.

Je vous remercie de votre intervention.Je suis psychiatre,psychanalyste (SPP),competent en neurologie.J'ai enseigne à la Faculte une bonne dizaine d'annees.Apres avoir travaille dans des domaines varies(toxicomanie,handicap,psychiatrie de secteur,epileptologie,milieu penitentiaire);je dirige une association gerant trois etablissements dont ,en particulier,un hopital de jour pour jeunes adultes à tres forte dominante analytique (Alain Ehrenberg peut vous en parler!)......surtout, j'ai pratique de nombreux sports avec plus ou moins de reussite ,tant individuels que collectifs.Savez vous "maintenant de quoi on parle au depart "?

C’est un grand souvenir que la lecture du livre d’Alain Ehrenberg, la fatigue d’être soi, qui est sorti il y a dix ans maintenant.
Il nous rappelait que le maladie mentale est un produit de la société d’une époque (ce que certains feraient bien de se souvenir lorsqu’ils veulent juger les malades mentaux pour des actes qui leur sont étrangers, puisque ce sont des aliénés). Et notre propre époque, c’est la dépression qu’elle génère d’après Ehrenberg, qui en voit la cause notamment dans le culte de la performance (un précèdent livre).
Le sport, c’est le symbole même du culte de la performance. Une compétition dont seuls les quelques premiers retireront la gloire et les honneurs. On oubliera les autres : les 99,9% restants, fascinés par le miroir aux alouettes et dont les cadavres symboliques cachés au placard forment une pyramide sur laquelle trône le champion (pour la pyramide, voir Kadaré, pour être plus explicite). Je suis effrayé quand j’entends des journalistes qui traitent comme un moins que rien le 40e joueurs de tennis sur le plan mondial. Le sport, c’est le summum de l’inégalité.
Le capitalisme libéral voit dans le sport spectaculaire de haut-niveau sa réalisation parfaite. Le monde économique a commencé à s’en emparer. Le team Lagardère est le début de la généralisation de l’imbrication de ces deux symbiotes.
Vous me permettrez de citer votre confrère, Christophe Dejours, dont le livre souffrance en France sortit en même temps que celui d’Ehrenberg. Le système économique a conduit à l’acceptation générale du mal, de l’injustice sociale, de la souffrance dans le monde du travail. Le sportif de haut-niveau sera l’application parfaite de ce programme : travail, souffrance et récompense. Tout à fait un programme politique.
Et donc, La seule solution de lutte sera politique. Ce n’est pas un hasard si en général, les sportifs sont de droite, et les artistes de gauche (même une chanteuse, épouse d’un président de la République, n’a pas voté pour son mari). Et quelle déception de voir la mairie de Paris collaborer avec Lagardère, sa société, sa team, sa fondation et je ne sais quoi.

Est-il admissible que lorsqu'on lit cet article et ses commentaires, deux bandeaux publicitaires s'affichent :le second pour une "psychologue -psychanalyste "qui cherche des patients ....le premier "angoisse,peur,anxiete" qui mene à L'EGLISE DE SCIENTOLOGIE"....

[Edit Vincent] Ces pubs sont générées directement par Google. Si un lien vous parait inapproprié, il faut me le signaler par PM en m'indiquant bien l'URL (l'adresse internet) du site en question. J'empêcherai son apparition...[/edit]

La pub en question a été supprimé. Merci de votre vigilance...

des vidéos des interventions de l'année dernière sur la psychopathologie dans le sport sont en ligne sur le site avec un power point qui accompagne la locution orale.

- troubles du comportement alimentaire, troubles de l'image du corps

- dépendance au sport et dépendance des sportifs

- le post-carrière, le devenir du sportif de haut niveau

- surentraînement et burn out : aspect neuroedrocrinien, psychologique et sportif


http://www.teletoile.u-bordeaux2.fr/JPS2007/Default.htm

Citation :

ok, oui, effectivement c'est plus clair
précision, utile car sur un site d'escrime, les lecteurs peuvent être plus ou moins initiés, donc, parfait, vous êtes au fait de bon nombres de difficultés d'exercer dans le domaine, et surement aussi de la route à tacer car il y a encore bien des manques sur le terrain dans l'accompagnement psychologique des jeunes, tant dans la prévention, suivit, que le post carrière..

pour ma part, je suis une jeune professionnelle, qui a déjà malgré cela pas mal d'expérience sur le terrain dans l'accompagnement psychologique, de sportifs d'un niveau régional jusqu'au J.O.
cela dit, il me reste surement encore bien du chemin....point trop s'en faut
je serai heureuse quoi qu'il en soit de pouvoir vous rencontrer pourquoi pas lors des journées si vous y venez.

pour info, une conférence sur la psychologie appliquée au sport a eut lieu le 10 mai dernier à Monza lors des championnats d'Europe -23 ans
j'y ais été invité et ais participé en tant qu'oratrice.
des actes devraient (oui,conditionnel..) être publiés, si ça vous intéresse je ferai suivre.
les infos des participants ( de toutes formations et aux diverses pratiques )sont sur
www.euromonza2008.com "eventi correlati"
une proposition d'une conférence annualisée suite au bon déroulement et grand intérêt des entraîneurs et autres dirigeants présents a été posée.
peut être que la FIS et les comités organisateurs des compets donneront donc une continuité après cette jolie impulsion afin de donner sa place à la part, "psychologique" dans le sport, et, plus particulièrement dans l'escrime.

@ bientôt

cordialement

Caroline Fanciullo, psychologue clinicienne

http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/art ... -en-vue_1040881_3238.html

article du 3.05.08 qui rejoint des problématiques évoqués plus haut...

Desolé ,je ne decouvre que beaucoup trop tard votre aimable reponse. Une autre occasion peut-etre...