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Les coups de taille à la rapière
#1
De passage
De passage


Informations utilisateur
Une chose qui me chagrine dans l'escrime artistique c'est cette manie d'attaquer tout le temps en tranches à la rapière, dans un total non respect de la logique de cette arme.

La rapière est une épée qui a évolué au tournant des XVIème et XVIIème à partir de l'épée de côté (spada da lato en italien, sidesword en anglais) en s'affinant et s'allongeant. Il y a de nombreux types de rapières, à lames plates ou triangulaires mais toutes ont en commun d'être des armes principalement conçues pour l'estoc. Son évolution est l'épée de cour qui a donné nos fleurets et nos épées de duels actuels.

Un excellent article (en anglais) de The Arma fait le point là-dessus : http://www.thearma.org/Youth/rapieroutline.htm

Les manuels du XVIIème siècle qui parlent de rapières (je parle bien de rapière et non d'épée de cour) ne décrivent que des attaques de pointe ou presque et déconseillent les frappes de taille (Swetnam ne les admet que pour les frappes de taille au poignet), les trouvant inutiles et inférieures aux attaques d'estoc. Le fait de les déconseiller indique qu'elles devaient bien être pratiquées par certains escrimeurs mais la remise en cause de leur efficacité est unanime.
De fait, de par la finesse de la lame les coups de tranchants doivent être bien ciblés pour avoir une certaine efficacité : poignet, tête ou visage pour handicaper, ou à la rigueur un coup
d'entaille au cou ou à l'articulation de la jambe...

Les traités d'escrime qui décrivent des tailles se réfèrent à d'autres armes : épée de côté pour les traités italiens du XVIème siècle ou forte-épée/broadsword pour les traités britanniques qui distinguent bien les deux types d'armes. À la fin du XVIIIème et plutôt au XIXème on aura des traités d'espadon cad de sabre.

Il n'y a donc aucune raison historique ou même liée à la logique de l'arme de faire systématiquement des coups de taille à la rapière (le plus souvent à lame triangulaire) comme on en voit dans tous les clubs et (presque) toutes les vidéos d'escrime artistique !
Même un combat dont l'objectif n'est pas le réalisme peut tout de même respecter une certaine logique de l'arme et ne pas délivrer de coups qui ne causeraient à celui qui le reçoit qu'une estafilade sans grande conséquence.

Pourquoi donc le voit-on partout ?
Pourquoi alors ne pas utiliser des armes adaptés aux coups de taille comme des sabres, des fortes-épées ou des épées de côté ? Certes ces armes sont un peu plus lourdes, mais avec elles les coups de tailles deviennent crédibles.
Ou alors pourquoi ne pas assumer une escrime essentiellement de pointe avec éventuellement quelques coups de taille bien ciblés d'opportunité, notamment lorsque la distance a été cassée et que l'on est trop près pour délivrer une vraie attaque mortelle d'estoc ?

Je suis étonné qu'aussi peu d'escrimeurs artistiques se posent la question.


Date de publication : 21/02/2017 13:04
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Re : Les coups de taille à la rapière
#2
Dort sur place
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A mon avis ça vient des arbitres ça!

Date de publication : 21/02/2017 17:38
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Re : Les coups de taille à la rapière
#3
Habitué
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Cher Sagremore, tu mets le doigt sur un problème qui me chiffonne depuis des décennies et mon acolyte M.Penguy et moi proposons régulièrement des stages pour en discuter. Comme ce mois de mars prochain ...
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Date de publication : 26/02/2017 08:47
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Re : Les coups de taille à la rapière
#4
Fait partie des meubles
Fait partie des meubles


Informations utilisateur
En fait deux raisons peuvent être avancées.
La première est une question de sécurité : un coup d'estoc mal paré à mauvaise distance peut blesser sérieusement même avec une arme au bout arrondi. Surtout avec des pratiquants peu entraînés.
La seconde est un aspect visuel : le coup de taille avec l'armé est plus visible pour le public et régler un combat qui aura un impact est plus simple.
Il ne faut pas oublier que l'escrime artistique vient au départ du cinéma (ou on a 2h pour préparer des figurants pour une scène de combat) et du théâtre ou une blessure grave d'un des acteurs mets en péril la vie de la pièce. Cette escrime n'a jamais été pensée pour être fidèle aux techniques historiques. Elle a été construite sur des bases de fleuret et de sabre classique du XIXème.
Parce que si l'on poursuit un peu au delà, l'escrime artistique à la rapière fonctionne sur un système en deux temps (parade séparée de la riposte), alors que la majeure partie des traités de rapière préconisent le un temps (frappe tout en déviant le coup de l'adversaire). Ce qui est pratiquement impossible en spectacle : pour la sécurité il faut sur chaque phase un attaquant et un défenseur clairement déterminé excepté pour le coup final.

Date de publication : 27/02/2017 18:05
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Re : Les coups de taille à la rapière
#5
Habitué
Habitué


Informations utilisateur
Je vois qu'il y a des arguments habituels qui commence à rentrer. J'ai une tout autre idée, mais la réponse va être longue.

L'origines de l'escrime de taille dans l'escrime de spectacle

Force est de constater que ton article ne semble pas provoquer beaucoup de réactions ou de l'intérêt. Ça correspond à mon expérience sur 15 ans de stages à Paris, les sujets comme l'escrime baroque ou l'escrime d'estoc on eu toujours moins de succès que le combat médiéval (en dehors d'un stage en 2014 avec 45 participants). Mais revenant sur ton article avant d'essayer de donner des réponses à tes questions.

Dans la langue française, comme d’ailleurs en anglais et en allemand, une « rapière » n'est pas définie par sa lame, mais par sa protection de main par des anneaux ou par une coupe hémisphérique. John Clements explique ça très bien (voir le lien que tu donne ou son livre de 1997). Du coup on mélange toute sorte d'épées sous le même nom. Meyer (1600) décrit dans son livre sur la Rappir (rapière) une escrime exclusivement de taille. Nous avons en Allemagne des mots comme Haurappir (rapière pour frapper) ou Reiterrappir (rapière de cavalier) qui désignent des armes à lame large avec des protections de la main par anneaux.
Bref, linguistiquement nous avons un regroupement de différents types d'épées sous le même nom. D’ailleurs, en anglais c'est la même chose. Ici Clements fait un peu l'impasse. Aujourd'hui l'épée de taille qui fait le passage entre l'épée médiévale et la « vraie » rapière est appelée « side sword » que nous traduisons littéralement en français par « épée de coté », car il n'y a pas de nom français pour cette arme. Or chez Egerton Castle (1858) le « side sword » désignait toute forme d'épée civile portée quotidiennement.

Au plus tard depuis Marozzo, l'école d'escrime de Bologna, à l'origine de l'escrime française, donne la priorité au coup d'estoc. Le résultat dans un premier temps c'est un affinement et surtout un allongement de la lame, ce qui permettait la parade/riposte dans l'engagement avec la lame adverse. L'introduction de la séparation de la parade et la riposte par l'école française entraîna logiquement un raccourcissement de la lame à la longueur du bras armé.
En résumé, faire de la taille ou de l'estoc avec une « rapière » n'est pas vraiment un problème historique, mais plutôt linguistique.

Maintenant passons à l'escrime artistique et les questions que tu poses.
Tu as tout-à-fait raison, la petite rapière dite « de spectacle » avec la lame triangulaire est une épée d'estoc. De par son architecture cette lame supporte très mal les coup de taille. Classiquement elle fatigue vite et elle casse 5 à 10cm de la pointe ou au début de la soie. Ce problème est connu depuis toujours et pour réduire la casse, les fabricants nous proposent les lames « mousquetaire ». Légèrement plus large à la base, ce qui réduit le problème à la soie, mais toujours triangulaire et bien-sur plus chère, elles n'offrent qu'une solution temporaire et encore.
J'ai constaté que le problème de l'escrime de taille existe pratiquement que dans l'escrime de spectacle française. En Allemagne la priorité a toujours été donnée à l'estoc et aux États Unis, un pays sans une vraie culture de l'escrime , on a toujours allègrement et sans complexe mélangé l'estoc et la taille toutes armes confondues.

Pourquoi donc on le voit-on partout ?
Premier argument : Un coup de taille est plus grand dans le mouvement donc plus visible.
Cet argument semble logique or c'est faut. D'abords, et tous le monde le sait, une lame en mouvement, même large, devient invisible pour le spectateur. Ce qui reste visible, c'est le geste, le mouvement du bras pour les coups de taille et le mouvement du corps avec allongement du bras, avance et evtl. la fente pour le coups d'estoc. A distance habituelle d'un spectateur, c'est finalement le coup d'estoc qui est plus visible.
Dans ce contexte il faut aussi poser la question de la crédibilité. En France, les coups de taille sont arrêtés près du corps. Nous travaillons dans la distance de touche. Du coups la vitesse d’exécution est en règle générale en dessous de la vitesse réelle, ce qui se paye souvent avec une certaine mollesse de l'action. C'est le contraire pour les coups d'estoc. Exécutés hors distance, on mets de la vigueur ce qui augmente la crédibilité et en même temps, bien-sur, la visibilité.

Deuxième argument : Le coup de taille est plus sûr.
C'est doublement faut, car nous exécutons nos coups de taille en distance de touche. Et c'est notre seul capacité d'arrêter nos coups qui protège notre partenaire. Par contre, le coup d'estoc s'exécute hors distance, notre partenaire ne risque rien.

Troisième argument : C'est historique, les mousquetaires se battaient comme ça.
C'est archi-faux, nous ne pouvons pas l'affirmer. Comme j'ai expliqué plus haut, la rapière peut être une arme courte à lame large comme une arme longue à lame fine. Par conséquence les deux sont possible.

D'où vient alors cet engouement pour les coups de taille dans l'escrime de spectacle française ?
Une piste à explorer est le cinéma de cape et d'épée. Un des premiers films modernes de ce genre c'est « Le Capitaine Fracasse » d'Abel Gance (1943). Au surprise, dans le grand duel au cimetière, nous trouvons une escrime essentiellement de l'estoc. C'est différent à partir de 1953, dans « Les Mousquetaires » d'Hunebelle, l'escrime semble plutôt rudimentaire, mais essentiellement de taille. Le niveau s’améliore, mais pendant les années 60, Jean Marais, Alain Delon, Gérard Barrey, Guy Delorme et d'autres mousquetaires s'adonnent joyeusement aux coups de taille. Les années 60 ont vu aussi émerger deux autres géants de l'escrime de spectacle. Sans eux l'escrime que nous pratiquons aujourd'hui n’existerait pas. Pour le cinéma c'est bien-sur le Maître Claude Carliez, qui signe pour les combats dans la plupart des films français de cape et d'épée. A coté de lui, dans le monde de théâtre, c'était un monstre qui se cachait derrière son surnom « Bob », le Maître Heddle-Roboth. En 40 ans de carrière il a formé à lui seul plus de 80% des comédiens et instructeurs en France à l'escrime de spectacle. Pour avoir travailler avec les deux pendants des années, je peux confirmer qu'ils enseignaient rigoureusement une escrime de taille.
Alors c'étaient des incultes qui connaissaient rien de l'histoire ? Bien sur que non, tous les deux possédaient des bibliothèques bien fournies et avaient des très grandes connaissances de la littérature d'escrime. Il faut dire que M.Carliez, qui était un formidable professeur quant il s'y mettait, traitait l'histoire comme Alexandre Dumas, de qu'il était un grand fan. Et pour « Bob » l'escrime de spectacle était une escrime à part, un moyen de s'exprimer sur scène indépendamment de toute vérité historique et sportive.
Je pense que le lien entre les deux c'est fait par le Maître André Gardère, qui était leur instructeur à l'école de Jointville. M. Gardère, ancien champion olympique au sabre, était le chorégraphe des premiers films d'Hunebelle. Faire le lien avec l'escrime de taille me semble s'imposer. Et il est aussi maître d'armes à l'ENSATT à la rue Blanche. Claude Carliez le rejoint comme assistant pour « Le Bossu », c'est le début de sa carrière cinématographique. Bob reprend le poste à l'ENSATT après le décès de Gardère.

L'hypothèse est donc qu'à l'origine de l'escrime de spectacle aujourd'hui pratiquée en France était le sabreur M. Gardère, qui avait trouvé en Claude Carliez et en Bob Heddle-Roboth deux élèves extraordinaires. Par leur extrême longévité, plus de 40 ans de carrière pour chacun, ils ont marqué et influencé notre escrime à jamais.

Tu est étonné que si peu d'escrimeurs artistique se posent des questions ?
Ce n'est pas aux escrimeurs de se poser des questions, c'est d’abords aux maîtres d'armes et aux instructeurs. Or il me semble que l'escrime de spectacle, et par procuration l'escrime artistique est toujours traitée comme qqchose à part. « Ce n'est pas de la vraie escrime. » C'est de l'escrime pour « amuser la gallérie ». La plupart des instructeurs artistiques sortent de l'escrime sportive sans aucune formation de spectacle. Un grand nombre sont des autodidactes. Sans littérature en français et surtout sans formation ils se débrouillent avec des ficelles. Et pourquoi ils mettent l'escrime de taille à toutes les sauces? Parce-que leurs référents comme par exemple les « maîtres spécialistes de spectacles » de l'Académie d'Armes de France ont tous été formé par Claude ou par Bob.

Et quand je vois le programme de formation que ces maîtres sont en train de concocter au sein de la FFE, je pense que l'escrime de taille avec des épées d'estoc a encore de bons jours à venir.

Date de publication : 27/02/2017 19:52
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Re : Les coups de taille à la rapière
#6
Fait partie des meubles
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Pour autant que je sache, les rapières à lame courte et large sont plutôt des armes militaires, les rapières à lame longue et fines des armes civiles. sur le champ de bataille les espagnols appelaient ces armes longues "mata amigos".

Sur un champ de bataille le but est de mettre hors de combat l'ennemi le plus vite possible pour s'occuper du suivant. L'escrime de taille y est plus adaptée dans la mesure ou le coup laisse l'arme libre. Ce qui amènera ensuite à la forte épée puis au sabre. Avec une arme adaptée il n'est pas nécessaire d'armer exagérément pour que le coup de taille soit efficace. Les moulinets au sabre XIXème décrits dans les traités me paraissent être plus des exercices pédagogiques qu'une réelle manière de porter les coups.
En duel il s'agit de tuer, à 1 contre 1 (schématiquement). Le fait d'avoir son arme immobilisée parce qu'elle est plantée dans l'adversaire est moins gênant. Et le coup d'estoc est à priori plus rapide et plus meurtrier.

Comment se battaient les mousquetaires (du Roi)? Ils étaient nobles et militaires, se battaient en duel et sur le champ de bataille. Ils devaient donc probablement avoir de solides notions des deux systèmes, en adaptant à l'arme et aux circonstances. Le mousquetaire de base n’étant pas noble (et piéton)ne devait pratiquer qu'une escrime majoritairement de taille (il n'avait pas le droit de porter l'épée en dehors du service).

Tous les traités d'escrime du XVIIème que j'ai pu voir (en français, je ne lis ni l'allemand ni l'italien) concernent une escrime civile, de salle ou de duel, privilégiant clairement l'estoc. Les coups de tailles décrit servent à se dégager après une action d'estoc passée ou parée, ou à harasser les avancées avant de porter un coup décisif.

Après, en ce qui concerne purement l'escrime artistique, l'analyse de mhewer me semble pertinente, mais je n'irais pas plus loin vu que j'ai abandonné le spectacle depuis un bon moment.

Date de publication : 28/02/2017 12:03
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