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Traité d’escrime de Jean Joseph-Renaud
#1
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« Leçon d’escrime pour le duel », le traité secret de Jean Joseph-Renaud est paru ce mois de janvier 2024.
Image redimensionnée

Je serai au Marquisattack, qui a lieu le week-end prochain, les 17 et 18 février 2024, à Annecy, organisé par le cercle d’escrime du lac d’Annecy, section CELACAMTHE.

Image redimensionnée

La manifestation est depuis longtemps complète en termes de participation, cependant, elle demeure ouverte au public.
J’interviendrai pour une conférence intitulée : "Au travers de Jean Joseph-Renaud, escrime et duel à la Belle Époque".
Ce sera une courte synthèse du travail effectué sur deux livres : Leçon d’escrime pour le duel de Jean Joseph-Renaud (janvier 2024) et la Belle Époque de l’escrime (à paraître en 2024).

http://ensiludium.free.fr/

Date de publication : 10/02 10:55
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Re : Une affaire d
#2
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Pour ma part, je l'ai découvert hier matin et vu hier soir.
C'est un bel hommage à cette époque, autour du thème central du duel. L'image est belle, les décors et le contexte juste, des acteurs sont remarquables : Rozdy Zem en maître d'armes taiseux, Guillaume Gallienne impeccable, j'ai beaucoup aimé Damien Bonnard qui incarne bien son personnage.
Doria Tillier n'est pas tout à fait à l'aise dans son rôle. C'est un défaut du scénario que d'ajouter une seconde trame : celle du féminisme. Vincent Perez avoue lui-même que c'est un greffe à son projet initial, et ce n'est guère traité et n'apporte pas grand-chose : c'est assez artificiel.
Si le film tient par la qualité de ses comédiens principaux, il y a quelques problèmes dans les "troisièmes" rôles et certains figurants : ils ne sont pas dans le ton. On en sent mal à l'aise dans leur costume et leur haut de forme ; tenir une canne, cela les indispose manifestement. Dans l'idéal, il faudrait leur faire porter leur costume pendant un mois pour qu'ils sachent comment le vivre (cela les élimerait aussi un peu...).
Les reconstitutions en termes de décors, même de costumes sont tout à fait remarquables : on sent qu'il y a eu un travail sur l'iconographie pour être fidèle (sympathiques hommages à des personnages de l'époque, tel Adolphe Tavernier). Par contre, pour un film historique, le manque de moyens se fait sentir par le peu de plans extérieurs. Oui, on aurait envie de sortir de la salle d'armes, de respirer et voir subrepticement le Paris de l'époque. On a droit à un plan d'un personnage de dos, dans une rue : plan par dessous pour manifestement voir le moins possible de la rue (et éviter les difficultés de reconstitution). Avec un budget un peu supérieur, les Illusions perdues faisaient mieux.
Évidemment, on ne peut s'empêcher la comparaison avec Les Duellistes, le premier film de Ridley Scott, et véritable chef-d’œuvre. Une affaire d'honneur ne peut pas tenir la comparaison. L'image est Ridley Scott est somptueuse, et le plan final est juste époustouflant : des frissons. Et puis, le scénario... Une affaire d'honneur cherche à donner des gages à notre époque, or à force de vouloir être à la mode, on risque de se démoder. Les Duellistes est une adaptation du roman de Joseph Conrad, l'auteur d'Au cœur des ténèbres (adapté de manière contemporaine avec Apocalypse now de Coppola). Conrad, lui, est intemporel : vous ne comprendrez pas le lieutenant Féraud, parce que le mystère de l'âme humaine vous échappe. Le Colonel Berchère, interprété par Perez lui-même, est un peu trop caricatural.
Le principe des deux films est le même : mettre en scène des duels. Une affaire d'honneur est remarquable dans ses reconstitutions : l'assaut public, la salle d'armes, le duel en rase campagne. Il y a quand même des erreurs fondamentales : prétendre, comme le fait un personnage "En matière de combat, tout est permis". Vincent Perez a lu les codes du duel et il sait que c'est exactement l'inverse. Or, un duelliste qui bouscule, qui projette de la terre au visage de son adversaire, des témoins qui restent cois, un directeur de combat qui ne crie pas halte et n'intervient pas alors qu'un combattant est gravement touché : non, ce n'est pas possible. Certes, c'est du cinéma, pas un documentaire : mais il y a quand même différentes manières de faire du cinéma (Les Duellistes réputé pour ses reconstitutions). Faute de goût, l'assaut de fleuret se fait contre un maître d'armes espagnol (Laurent Laffite ?)... si on connaît l'époque, il aurait dû forcément être italien !
Et en matière d'escrime, comment dire : là, cela pique un peu les yeux. Sur le duel au pistolet ou celui au sabre, c'est bien. Celui au sabre est même le morceau de bravoure, car il se fait à cheval : c'est très difficile à mettre en scène, c'est dangereux. Le résultat n'est pas grandiose, mais il est très valable. Par contre... L'assaut public de fleuret, c'est complètement erroné par rapport à l'escrime qu'on pratique à l'époque. Le duel à l'épée, ce qu'on voit n'a guère de sens. Lorsque je dis cela, sans parler des traités d'escrime fort nombreux, on a le cinéma qui a débuté à cette époque, on peut se baser donc sur des films d'archives de vrais duels ou d'assaut au fleuret. Là, on trouve des parades de sabres, au fleuret ou à l'épée, voire même quasiment des coups de taille. On est très loin du jeu "ramassé" de l'époque, où les fleurets sont engagés et les épées toujours en ligne. On dira une fois encore, c'est du cinéma... Certes, mais en comparant avec Les Duellistes, il n'y a encore pas photo. Les Duellistes, ce n'est pas parfait, mais bien plus cohérent (le second duel de Duellistes dure une minute et basta : il faut oser). Oui, c'est du cinéma, mais il n'est pas non plus interdit d'inventer et chercher des voies nouvelles. Pour poursuivre la comparaison, je dirais qu'Une affaire d'honneur se veut un film de cape et d'épée (ce qui induit des défauts), alors que Les Duellistes avaient bien d'autres ambitions.
Pour conclure, un bon film, mais limité dans ses moyens et ses ambitions.

Date de publication : 30/12 12:26
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Une affaire d'honneur
#3
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Paris 1887. À cette époque, seul le duel fait foi pour défendre son honneur. Clément Lacaze, charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié, féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l’art complexe du duel. Ils vont faire face aux provocations et s'allier pour défendre leur honneur respectif.





Réalisation : Vincent Perez
Avec Roschdy Zem, Doria Tillier,
Damien Bonnard, Vincent Perez.

Date de publication : 29/12 12:54
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Re : Phrase d
#4
Habitué
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Après lecture du « roman », je livre mon avis.
Alors, en préambule, de l’escrime, vous n’en aurez guère. L’auteur saute sur notre expression de « Phrases d’armes », mais ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est René Bondoux, qui fut champion olympique par équipe, mais bien autre chose.
Qu’est-ce que ce livre ? J’avoue n’avoir pas vraiment compris le projet littéraire de l’auteur. Est-ce vraiment un « roman » comme annoncé ? Est-ce une biographie ? Ou encore un roman biographique ?
Si c’est une biographie, elle devrait nous permettre de savoir qui était René Bondoux. René Bondoux est mort il y a à peu près 20 ans : il y a des gens qui ont dû le connaître. Est-ce que seulement ils le reconnaissent ? C’est la question que je me pose. Je n’ai pas l’impression de savoir au bout de ce livre assez court qui était René Bondoux. Le livre se concentre sur la période des JO de Los Angeles en 1932 à la fin de la Seconde Guerre mondiale : 1932-1945. C’est à peu près treize ans de la vie de René Bondoux, mort à 96 ans (1905-2001) après une vie qui semble avoir été bien remplie. Ces treize années ont-elles été les seuls combats (le roman s’intitule « phrase d’armes ») de René Bondoux ? Il a quarante ans en 1945… la suite est-elle un long fleuve tranquille ? L’incipit du livre est cette phrase de Emmings : « For life’s not a paragraph »… 192 pages pour une vie de 96 ans, c’est justement un « paragraphe ».
Si c’est un roman (car cela en serait bien un aux dires de l’éditeur), alors pour le coup, là encore, qui est René Bondoux, le héros principal ? Il est très désincarné, il est toujours tenu à distance. On décrit les réactions de René Bondoux à ce qu’il vit (qui n’est pas « romancé »), mais il n’y a pas de psychologie réelle du personnage : en fait, le personnage René Bondoux n’est pas vraiment attachant ; alors qu’il devrait sans doute l’être. C’est un personnage qui surfe sur la vague de l’histoire : il est ballotté, s’adapte, fait des choix.
Ce roman paraît dans la collection blanche de Gallimard. Or, « La Blanche est la grande collection de littérature et de critique françaises de Gallimard ». On aurait donc là une ambition littéraire. Faute de saisir l’aspect biographique, l’histoire, on devrait avoir un style littéraire. Il y en a certes un. Personnellement, il ne me sied guère. Un extrait vers le début du roman :
Citation :
Paul Greveillac :
Du village olympique, la vue sur l’océan est imprenable. Le Pacifique paraît à un jet de pierre. Il est frangé par cinq ou six auriculaires qui semblent vouloir l’étreindre. Les jetées de Los Angeles paraissent tout droit sorties d’un jeu de Meccano. Les Américains sont de grands enfants. Ils ont installé, sur l’une des jetées, un parc d’attractions. Et puis, plus au sud, dans le prolongement direct du village olympique, une exploitation pétrolière. Ses tours Eiffel miniatures sucent la terre sans relâche : il faut bien alimenter les automobiles des centaines de millions d’Américains. Après tout, chacun a bien le droit de poursuivre le bonheur, c’est même inscrit dans la Constitution…

Des phrases courtes, éventuellement sans verbe. Une juxtaposition de phrases courtes : une scansion. Cela contribue tout à fait à donner cet effet désincarné au personnage, une mise à distance. Cela donne cet effet de vouloir aller vite et donc de passer au-dessus du sujet. Un paragraphe…

Par contre, René Bondoux a écrit des Mémoires, qui sont parfois citées, et là, on peut faire la comparaison. Citation au début du chapitre 7 de la partie 6 du livre de Greveillac .
Citation :
René Bondoux :
C’étaient quatre jeunes soldats à cheval qui avançaient avec précaution, la mitraillette au côté, le long de la route qui bornait le camp. Lorsqu’ils arrivèrent près des barbelés, ils s’arrêtèrent pour regarder, en échangeant quelques mots brefs et timides et en jetant des regards lourds d’un étrange embarras sur les cadavres en désordre, les baraquements disloqués et sur nous, rares survivants.
Ils nous semblaient étonnamment charnels et concrets, suspendus (la route était plus haute que le camp) sur leurs énormes chevaux, entre le gris de la neige et le gris du ciel, immobiles sous les rafales d’un vent humide, annonciateur de dégel.
Il nous paraissait, à juste titre, que le néant plein de mort dans lequel nous tournoyions depuis dix jours comme des astres éteints avait trouvé un point fixe, un noyau de condensation : quatre hommes armés, mais pas contre nous, quatre messagers de paix, aux visages rudes et puérils sous leurs pesants casques de fourrure…

À mon goût, avantage Bondoux.

Le morceau de bravoure du livre, à sa fin, c’est sans doute la signature de la capitulation le 8 mai 1945. René Bondoux est présent à Berlin au côté du général de Lattre de Tassigny.
On peut le lire directement en ligne dans un article du Figaro de 1975 : René Bondoux raconte la signature de la capitulation allemande le 8 mai 1945

Date de publication : 17/09/2023 11:37
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Re : Phrase d'armes (René Bondoux)
#5
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Que les fleurettistes qui n'ont jamais pris une épée entre les mains lui jettent la première pierre.

Il faut se souvenir que pratiquer l'épée et le fleuret (voire le sabre) en même temps, et en plus gagner des compétitions étaient encore possible dans les années 20. Cela a été le cas de Lucien Gaudin ou Roger Ducret (qui était de la génération précédente à René Bondoux) titrés aussi bien au fleuret qu'à l'épée.

Avec la montée de la concurrence, il est devenu impossible de ne pas se spécialiser dans une arme. De même, sans doute à cette époque d'entre-deux-guerres, l'épée et le fleuret étaient plus proches. Ces deux armes se sont beaucoup éloignées depuis (surtout le fleuret).

Date de publication : 29/08/2023 19:43
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Phrase d'armes (René Bondoux)
#6
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Vient de paraître aux éditions Gallimard, le roman Phrases d'armes par Paul Greveillac, 192 pages, éditions Gallimard.
Il retrace la vie de René Bondoux, avocat et escrimeur (fleuret), champion olympique par équipe à Los Angeles en 1932, médaille d'argent par équipe en 1936 à Berlin.
https://www.gallimard.fr/Catalogue/GAL ... D/Blanche/Phrase-d-armes#

René Bondoux en 1927 (Source gallica.bnf.fr / BnF)
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Entrevue avec l'auteur



Date de publication : 29/08/2023 13:27
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Préparation de l'équipe de France aux JO
#7
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... JO de Munich en 1972




Date de publication : 30/05/2020 09:39
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Re : Escrime à la maison
#8
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Bonjour,
Je vois qu'en ces temps de confinement, on cherche des solutions.
Alors, rassurez-vous, la question des tireurs isolés s'est déjà posée il y a plus d'un siècle et je vous propose une autre méthode, tirée d'un livre rare :

Escrime en chambre - méthode pour s'exercer seul à faire des armes

En voici la réclame
Citation :

... l'escrime de chambre peut rendre des services. Instituteurs, professeurs, hommes de lettres, gens de bureau, officiers de réserve ou de territoriale habitant la campagne, gentlemen en villégiature, peuvent assurément trouver avantage de faire chez eux des armes, lorsque le temps et les maîtres leur font défaut, lorsqu'ils ne peuvent aller chercher au loin cet exercice, l'un des plus utiles et des plus agréables du sport. Notre méthode leur offre cet avantage.

Date de publication : 26/03/2020 20:17
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Re: Giovan Antonio Lovino
#9
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Mise à jour de la traduction avec les planches originales du traité.
http://ensiludium.free.fr/Lovino%20-%20version%209.pdf

Date de publication : 04/06/2019 14:02
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Re: Giovan Antonio Lovino
#10
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Bonjour,
La Bibliothèque Nationale de France vient de mettre en ligne la copie couleur du manuscrit original : vous pouvez la retrouver et la télécharger à cette adresse : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525110413
Concernant la traduction intégrale en français, disponible depuis 14 ans, vous pouvez la trouver dorénavant à cette adresse : http://ensiludium.free.fr/Lovino%20v7.pdf

Pour ceux qui ne serait pas tenter par cette escrime, ils pourront profiter des planches originales du 16e siècle, pour le plaisir des yeux.

Date de publication : 02/06/2019 09:29
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Re : Re : Clubs centenaires
#11
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Citation :

Andalucia a écrit :
La devinette était peut être incomplète. Club au sens "club de sport". La confrérie se St Michel du XVème ne rentre donc pas dans le scope.

Je rejoins Fred qui a cité à juste titre la Guilde royale et chevaleresque de Saint-Michel à Gand, le plus vieux club d'escrime, ayant 400 ans (Charte du 26 mars 1613... mais la guilde existait déjà avant sa charte).
Il s'agit bien d'un club d'escrime sportive; certes il a évolué en quatre siècles.
Cela dit, il faut être lucide : la pratique sportive de l'escrime ne date pas de la fin du XIXe siècle. J'avais rédigé un article sur une ancienne compétition. A Gand, à chaque Saint-Michel, le 29 septembre, une compétition se déroulait avec l'épée, la rapière, le poignard et rapière. Le vainqueur recevait le titre de "roi" et un prix conséquent.

De manière générale, on peut considérer que les plus vieux traités d'escrime sont ceux de la sphère germanique, tout comme les plus vieilles institutions de l'escrime (cf. les Marxbrüder, la plus ancienne des corporations de maître d'armes dont on est trace)

De même, l'enseignement d'escrime n'a pas attendu la création de club : auparavant, les maîtres d'armes fondaient leur salle d'armes. C'est au XIXe siècle que ces salles se sont transformées en cercle d'escrime, et le maître d'armes est passé d'une profession libérale à un statut salarié.

Pour vous consoler sur la Société d'escrime de Lyon qui demeure sans doute le plus ancien club d'escrime en France, voici l'extrait d'un article de 1889 :

Citation :
La Société d'escrime de Lyon
Fondée en 1853, par une dizaine de jeunes gens qui se réunissaient trois fois par semaine, le soir seulement, après leurs occupations, dans un modeste local, au rez-de-chaussée, rue Tronchet, cette Société eut pour professeur, à son début, le regretté maître Charbonnier, dont le nom est encore si connu à Lyon. Charbonnier professa l’escrime pendant vingt-huit ans dans cette Société, où.il passa juste la moitié de sa vie, et mourut en 1881, à l’âge de cinquante-six ans.
"Réagir le plus possible contre l’engourdissement, physique, résultat naturel de la vie sédentaire, même chez les tempéraments les plus robustes et les mieux doués, tel fut le but des fondateurs, tel est encore le but de la Société, aujourd’hui surtout que la France doit compter absolument sur la vigueur physique de tous les citoyens jusqu’à l’âge de quarante-cinq ans.
En 1864, après être restée onze ans rue Tronchet, la Société, dont le nombre des membres avait doublé, dut songer à se procurer un local plus grand, et dont les portes fussent ouvertes tous les soirs : elle se transporta au centre môme de la ville, au numéro 10 de la rue Palais-Grillet.
En 1871, elle prit le titre d'Ecole lyonnaise d’escrime qu'elle a gardé jusqu’en 1887, époque où, se trouvant à nouveau trop à l’étroit dans la rue Palais-Grillet, elle entreprit de s’installer dans les vastes et beaux locaux de la rue Mulet, qu’elle vient d’agrandir encore et de transformer tout récemment.
Pendant l'hiver, un jour par semaine, le vendredi, est désigné comme jour d’assauts et de réception, ce jour-là les maîtres d'armes de la garnison, les sociétaires, et de nombreux amateurs se donnent fidèlement rendez-vous rue Mulet, et dès huit heures du soir commencent des assauts ininterrompus qui durent souvent jusqu’à minuit.
La Société compte aujourd’hui environ deux cents membres, dont plus de la moitié sont membres actifs Parmi ces derniers, quelques-uns sont très anciens. Citons le doyen de la Société, M. Rivoire, le grand industriel bien connu, inscrit à la Société depuis 1859, il y a plus de trente ans…

Date de publication : 22/02/2018 13:18
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Re : Montarcis (1661) au Conservatoire
#12
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Dans le document proposé, il y a, avant le traité (de 1661 et non 1611), un extrait du Colloques ou devis français de Daniel Martin, maître de langue française à Strasbourg.
Dans son livre publié en 1642, il propose d'initier ses élèves allemands aux mœurs françaises : nourriture, école, jeux, mode... et escrime.
Voilà un petit extrait du dialogue :

- Toutefois, j’ai souvent ouï dire, que les meilleurs escrimeurs sont les plus tôt tués, par d’autres qui n’avaient jamais employé une heure de temps à battre le fer en une salle.
- Cela peut bien arriver quelquefois, quand un maître d’escrime ou tireur d’armes a plus de science que de courage : car sans cela toutes les leçons du Seigneur Salvador ne servent pas d’un oignon ; un poltron accoutumé de ne voir que des fleurets ou épées rabattues avec le bouton au bout, se trouve bien étonné, quand on lui apporte un cartel de défi, qui l’oblige de se porter sur le pré, et mettre le pourpoint bas, et se battre à l’épée blanche, il ne sait plus où il en est : et son adverse partie le pressant de près et furieusement lui fait aisément perdre ses escrimes.

Date de publication : 08/01/2018 08:52
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Montarcis (1611) au Conservatoire
#13
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Pierre Baudouin de Montarcis nous a laissé, au mileu de ses nombreux écrits, le sixième traité d'escrime de l'école française, au milieu du XVIIe siècle : il entre dans le Conservatoire où son traité (inachevé) est accessible.

Date de publication : 06/01/2018 22:03
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Re : Parution imminente du livre "L'Esprit de l'Epée"
#14
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La parution a été reculée par un site en ligne ; de mi-octobre, on était passé plutôt à début novembre.

Date de publication : 18/10/2016 10:29
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Re : 6ème stage international "Donne du sens à ton jeu" et prochaine sortie du livre "L'Esprit de l'Epée"
#15
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La sortie de "Esprit de l'Épée - Tactique, Mental, Psychologie" semble prévue pour le 7 octobre 2016, chez Amphora.

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Citation :
« L'Esprit de l'Épée » propose une approche complètement novatrice qui va bouleverser les codes et les écrits de référence où l'apprentissage est centré uniquement sur la technique. Trois Maîtres d'armes reconnus, avec l'éclairage de champions du Monde ou Olympiques, présentent une démarche d'apprentissage reposant sur la tactique, le mental et le rapport de force psychologique.
À travers les notions de distances, de préparations, de pièges et d'une définition révolutionnaire des « profils de jeu », ils vous livrent une conception résolument moderne de l'épée. Accédez enfin aux clés qui permettent de faire basculer un match en votre faveur !

Date de publication : 06/07/2016 10:46
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Re : Monter la main en fente
#16
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Citation :

yellow a écrit :
Bonjour,

Je souhaiterai savoir quels sont les avantages de "monter la main" quand on se fend ?
Merci


Au bout de la main, il y a l'arme, et notamment le fort de la lame.
Si vous ne levez pas la main, vous risquez d'opposer (en cas de contact) une partie plus faible de la lame.
En levant la main, le fort de votre lame est en principe en face du fort de la lame adverse. Cela vous permettra de mieux résister en cas de rencontre inopinée (parade) ou non (opposition de votre part)...

Date de publication : 29/11/2015 11:24
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Re : Traduction lunge/thrust et les synonymes de fente
#17
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Citation :

emeline35 a écrit :
Je suis face à deux termes, "lunge" et "thrust", pour lesquels je ne trouve qu'une seule traduction en français : fente.

Non, thrust a une signification très claire : c'est le coup d'estoc (c'est-à-dire un coup de pointe).
On dit en anglais cut and thrust pour l'expression de taille et d'estoc.

Vous ne saisissez pas tout à fait ce qu'est une fente (lunge).
Aidez-vous d'un dictionnaire d'escrime : http://www.synec-doc.be/escrime/dico/dico_escrime.html

"Fente : Action consistant en une détente de la jambe arrière combinée avec une projection de la jambe avant. Se dit également de la position de l'escrimeur fendu".
La fente est un mouvement vers l'avant, mais pas n'importe lequel. La fente existe même en gymnastique (taper fente dans un moteur de recherche puis allez dans image).

Citation :

emeline35 a écrit :
Mon dictionnaire traduit par "fente" et donne "thrust" comme synonyme.

A ce niveau, j'aurais tendance à proposer de changer de dictionnaire, il n'est pas écrit par un escrimeur...

Citation :

emeline35 a écrit :
"Thrust" quant à lui désigne une attaque réalisée en déplaçant l'épée vers l'avant, parallèlement au sol. Mon dictionnaire traduit par "coup d'épée" et explique qu'il s'agit d'une "lunge" réalisée avec une épée.

Disons qu'avant le 16e siècle, on donnait éventuellement des coup d'estoc, mais en général sans fente (en avançant autrement). Le 16ème a connu le développement d'armes plutôt faite pour l'estoc, et à ce moment, on s'est mis à utiliser vraiment la fente, pour casser brutalement la distance par surprise.
Voir par exemple Capo Ferro au 16ème siècle.
Image redimensionnée

Là, on a une fente ET un coup d'estoc : lunge and thrust.
Mais on peut faire du thrust sans lunge... comme on faisait à titre principal avant le 16e, compte tenu des armes utilisées.... Mais il est vrai qu'après, on s'est mis (avec une arme d'estoc) à faire principalement un coup d'estoc associé à une fente...

Citation :

emeline35 a écrit :
J'ai aussi trouvé dans des glossaires bilingues les termes "botte" et "coup d'estoc/coup de pointe" pour "thrust".

OK. Sauf pour botte. Botte, on l'abandonne au cours du 19e (sauf pour les romanciers...). Mais disons que c'est un mot dont le sens n'est pas toujours très bien défini et qui peut varier d'un auteur à l'autre (cf. Grisier, Lafougère, Gomard). Disons que si vous l'utilisez pour éviter les répétitions, personne ne vous en voudra.

Vous pouvez utiliser (avec précaution) le règlement technique international actuel, qui est en anglais, en français et en espagnol. Cela tombe bien, ce sont les trois langues que vous maîtrisez...

Date de publication : 07/11/2015 11:32
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Re : Boîte de transport - Traductrice qui a besoin d'aide
#18
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Citation :

emeline35 a écrit :
Il n'est pas rare de voir dans des textes originaux des incohérences, anachronismes ou autres. Au traducteur de les repérer et les corriger dans la version traduite.

Reste à savoir si c'est bien le travail du traducteur, si ni l'auteur ni surtout l'éditeur dans langue originale ne l'a pas fait.

Date de publication : 07/11/2015 11:06
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Re : Faire de l'épée - La méthode des 4 fantastiques
#19
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L'éditeur "Books on Demand" est allemand. Je pense qu'il est l'équivalent de "Lulu.com", plus connu.
Ce doit être de l'impression à la demande, donc sans stock.
Il faut donc lorsque vous le commandez pour que le site se retourne auprès de Books on Demand, qui doit imprimer et façonner l'exemplaire, puis l'envoyer d'Allemagne au site d'achat, qui doit vous le renvoyer ensuite. Tout cela prend du temps...
Personnellement, je l'ai commandé dès la sortie, directement auprès de "Books on Demand". Cela a été plus rapide (mais plus cher).

Date de publication : 03/01/2015 22:50
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Re : Faire de l'épée - La méthode des 4 fantastiques [disponible]
#20
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J’ai commandé et reçu ce livre (après noël). Je l’ai lu et je me propose de donner mon avis dans les lignes qui suivent. Je précise que, après avoir fait de l’épée il y a quelques années, je fais du fleuret, ce qui fait que la méthode du livre ne m’inspirera qu’indirectement dans ma pratique.
Comme je pense grand bien de ce livre qui est bien réfléchi très bien conçu, je préfère donc commencer viser quelques broutilles sans conséquence (mais au moins, cela montrera que je l’ai lu attentivement).
Tout d’abord, le titre « Faire de l’épée » : on conseille d’éviter le mot « faire » parce que trop imprécis, trop fourre-tout. Pourquoi pas « Tirer à l’épée », ou « S’améliorer à l’épée » ? Ensuite « Clément Schrepfer présente » : celui qui présente, en général, il n’a pas « fait » ; donc foin de modestie, le nom de l’auteur et on comprendra. Enfin, j’ai noté deux petites erreurs très mineures (ce qui est peu !). Page 122, « vigilent » à la place de « vigilant ». Page 129 l’analyse des forces/faiblesses/menaces/opportunités qui serait du marketing ; en fait, c’est ce qu’on appelle la matrice SWOT qui est un outil d’analyse stratégique en management, et qui peut être utilisé donc entre autres dans le marketing, mais également dans tout autre domaine où la stratégie est présente, telle que l’escrime (mais bon, c’est dans la conclusion et c’est vraiment un point très accessoire).
L’esthétique du livre est réussie : elle est d’abord sobre, la mise en page est efficace, le texte très lisible (il existe des livres brouillon, ce n’est pas le cas ici). La couleur est utilisée, mais très peu présente : je m’interroge si pour des questions de coût, il n’aurait pas été préférable de faire un intérieur noir et blanc en gardant la couverture couleur.
Le contenu, maintenant. Rien n’est pire qu’un livre qui vous fait des promesses et qui ne les tient pas, ce qui vous laisse déçu : « Faire de l’épée », je ne savais pas précisément à quoi m’attendre, mais la couleur était affiché clairement, ce n’est pas un livre qui se veut hyper-technique, il va proposer autre chose. La démarche est honnête, parce qu’effectivement, ce qui est visé, c’est autre chose que la technique pure. L’auteur, d’ailleurs, invite en page 28, à aller voir « d’autres écrits plus académiques » (par contre, en oubliant d’en citer en annexe, sachant qu’il n’y en a pas tant que cela…).
Donc, la technique n’est l’objet du livre, mais elle est évidemment présente malgré tout partout : parce qu’on parle quand même de tirer à l’épée. Il faut quand même maîtriser des notions de base, telles que parade, flèche, contre-attaque, etc. À ce propos, page 111, le contre-temps est donné comme une « attaque dans l’attaque », alors que ce serait plutôt un type de contre-attaque dans une attaque. Mais je suppose que le but est de permettre de rendre le livre relativement lisible par tous, y compris des débutants.
Je ne vais pas déflorer la méthode en la décrivant précisément, mais ce qu’on y trouve, ce sont des conseils de préparation, et de gestion de l’assaut. Les quatre fantastiques, c’est à la base un procédé mnémotechnique pour se focaliser sur les éléments importants à se souvenir. Parce qu’effectivement, on ne peut pas avoir un traité d’escrime en tête en tirant. Il faut conserver sa lucidité et être apte à analyser et trouver des solutions. C’est cela l’objet du livre : donner des clefs pour s’en sortir. Et si ce livre est court, et c’est une de ses qualités, c’est justement pour aller à l’essentiel et le conserver en mémoire pendant l’action.
Il y a au fond beaucoup de conseils de bon sens. On peut être plus ou moins sensible à certains : moins, pour ma part, à l’aspect gestion mentale. Par contre, j’ai bien aimé, par exemple, les précisions sur la position du bassin. Également, je rejoins l’auteur sur le fait qu’à l’épée, l’essentiel, c’est sa pointe. C’est, je crois, la différence avec le fleuret, une différence de centre de la pensée : à l’épée on pense à partir de sa pointe, au fleuret on pense à partir de sa main.
Voilà en gros ce que je pense de ce livre : du bien. L’auteur a osé (ce qu’il conseille comme attitude à l’épéiste), il n’a pas à rougir du résultat, car je crois qu’il réalise vraiment sa promesse ; je considère qu’effectivement, on a tout à gagner à suivre sa méthode (elle n’enlève rien par ailleurs à toute démarche quelqu’un d’autre proposerait, telle un maître d’armes). Si je ne suis pas épéiste pour le moment, je crois que j’aurai plaisir à relire le livre plus tard, et qu’il m’apportera quelque chose.

Date de publication : 03/01/2015 17:06
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Re : Faire de l'épée - La méthode des 4 fantastiques [disponible]
#21
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ça y est, c'est commandé ! En espérant que cela soit à temps pour être au pied du sapin, sinon, ce sera au moins lu pendant les fêtes.
Et tant qu'à faire, pour une fois qu'il y a un livre d'escrime qui sort, cela se fête : alors un petit article pour annoncer la sortie https://www.escrime-info.com/modules/news/submit.php

Date de publication : 17/12/2014 17:02
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Re : Faire de l'épée - La méthode des 4 fantastiques
#22
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Belle initiative : on a l'impression que plus personne n'ose écrire de livre d'escrime de nos jours en France, alors que ce n'est pas le cas à l'étranger, où on a pu voir des livres originaux et de valeur (par exemple à l'épée, Harmenberg Epee 2.0, mais cela existe aussi au fleuret).
C'est bien de se lancer, l'aspect visuel est agréable (cela compte aussi), et on attend impatiemment de lire le contenu.
(En espérant que cela ne se limite pas à : soyez souple comme Red, fort comme la chose, invisible comme Jane, et flamboyant comme Johnny )
En tout cas, démarche à encourager.

Date de publication : 10/12/2014 18:13
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Re : Encore du fleuret
#23
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Là où l'on voit que la définition de l'attaque n'a pas changé en 170 ans.

Citation :
Pour avoir, du départ, un indice certain,
Regardez si le corps, le jarret et la main
Marchent, en même temps, en avant dans l’offense :
Ils obligent alors de se mettre en défense.
De ces conditions, si l’une est en retard,
L’adversaire, sur vous, ne fait point de départ.
Cette raison suffit pour n’avoir nulle crainte,
Puisque le fer, sur vous, ne produit que la feinte.
On doit donc s’attacher à bien saisir l’instant
Où le corps et le pied se portent en avant.
Du jarret, de la main l’action réunie
Est pour vous le signal d’une approche ennemie.


Lafaugère, l'esprit de l'escrime, 1841







Date de publication : 17/09/2014 15:10
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Re : Rééditions sur l'escrime (IFFE)
#24
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Si on a le temps de ne lire qu'un seul traité d'escrime, il vaut mieux se tourner vers le Cléry.
Mais ce n'est pas un traité si rare, car la FFE l'a réédité pendant plusieurs années (la dernière réédition doit dater de 2000).

Date de publication : 10/09/2014 12:50
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Rééditions sur l'escrime (IFFE)
#25
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L'institut de formation de la FFE réédite deux ouvrages de valeur, dont on ne trouve plus que des exemplaires d'occasion.
* Les fiches de l'éducateur coordonnées par Daniel Revenu : pour chaque arme, des exercices.
* L'escrime Fleuret-Épée-Sabre de Raoul Cléry.

Ce dernier ouvrage devrait avoir été lu par tout escrimeur qui se respecte. Hélas, l'ouvrage est accessible en ligne mais pas téléchargeable, ce qui ne facilite pas cette lecture.

Date de publication : 07/09/2014 15:04
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Re : Encore du fleuret
#26
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Citation :

brascourt a écrit :
J'aime bien cette définition du temps :
"Le temps, est lorsque venant au combat ton ennemy te tire un coup de droit, ou de revers & qu’en levant le bras
pour te frapper il te donne le temps de luy porter"
Sieur Des-bordes. 1610
ref:http://ardamhe.free.fr/biblio/desbordes_edition.pdf

Bonjour,
La définition d'André Desbordes n'est pas vraiment une définition de temps, mais plutôt du coup de temps.
Il vaut mieux aller la chercher 60 ans plus tard chez Philibert de la Touche (les italiens ayant fait beaucoup mieux dans les deux siècles le précédant) :
Citation :

Le temps, est la durée d'une action, ou autrement, c'est le temps que l'on employe à faire quelque action de l'épée, ou du corps, ou de tous les deux ensemble.
Prendre le temps, c'est se servir du temps que l'adversaire employe à faire quelque action de l'épée, ou du corps, pour le frapper, ou s'empêcher d'être frappé.
Donner le temps, c'est faire quelque action de l'épée ou du corps pour surprendre l'ennemi, pendant qu'il veut se servir de l'occasion que vous lui donnez par l'action que vous faites.

On pourrait plutôt dire "gagner le temps" que "prendre le temps", et
"Donner le temps", c'est le contre-temps.

Date de publication : 28/08/2014 20:48
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Re: [Collection] ou trouver "l'escrime" de Raoul Cléry ?
#27
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Citation :

billy a écrit :
et ça me mène à écrire en ce moment (pas tout seul je te rassure) un traité sur la tactique à l'épée !

C'est une excellente nouvelle, et nous attendons déjà la publication avec impatience.

Date de publication : 21/04/2014 18:52
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Re : [Collection] ou trouver "l'escrime" de Raoul Cléry ?
#28
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Citation :

Nairolf a écrit :
Quelqu'un disait plus haut avoir trouvé une édition de 1973, mais il doit sûrement s'agir du "Que sais-je ?" (PUF) du même auteur et pas du manuel plus volumineux publié par Amphora dans les années 60.

Il y a trois éditions du Cléry, plus ou moins développées :
- Traité d'escrime de pointe, 1948
- L'escrime aux trois armes, Amphora, 1965
- L'escrime, PUF, 1973
C'est celui de 1965 qui a été réédité par la FFE (mais sans doute plus maintenant).

Date de publication : 20/04/2014 15:33
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Re : Épée italienne et épée française, par Luigi Barbasetti
#29
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Citation :
fab1 a écrit :
Aujourd'hui on dirait poignée orthopédique et poignée droite.

Merci pour l’article, mais je vous avoue que cette réflexion me désole : pourquoi tout prendre à l’envers en ramenant à l’escrime contemporaine ?
On n’est pas face à une opposition entre des styles de poignée (droite/orthopédique, cette dernière n’ayant qu’un siècle), mais face à des styles d’escrime qui utilisent des armes différentes. Encore que je n’oserai pas trop m’avancer sur le style italien, car je pense qu’il y a eu des écoles multiples : Bologne, Naples, Rome…

Avant que de remonter l’histoire, commençons par noter, comme le fait Barbasetti, que ce type de garde n’est pas du tout propre à la spada italienne, puisque celle du fleuret (fioretto) est identique.
Dans ce traité de fleuret des années 1970, on retrouvera la même garde italienne pour le fleuret (avec une étonnante prise en poing).

Les épées médiévales ont plutôt une forme en croix, avec lame, quillon, poignée (pommeau). Et à un moment certains ont ressenti le besoin de mettre l’index au-dessus du quillon. Or, c’était dangereux pour le doigt en question : aussi, on voit au XVe siècle des épées qui disposent d’anneaux protecteurs : ce qu’on a appelé ensuite des pas d’ânes (parfois un seul).

Cette épée date de la fin XVe.
Image redimensionnée


Par la suite, on a développé la garde en ajoutant d’autres pièces métalliques, jusqu’à arriver à la protection intégrale par une coquille, fin XVIe à XVIIe. Cela a donné ce qu’on appelle l’épée taza.
Dans les traités italiens et espagnols de ces époques, on voit bien que l’index qui dépassent et embrasse le quillon.
Camillo Agrippa 1563
Image redimensionnée


Pedro de Heredia début XVIIe
Image redimensionnée


Capo Ferro 1610
Image redimensionnée


Cette prise permet tant les coups d’estoc que ceux de taille.

L’épée de cours du XVIIIe conserve le pas d’armes.
Toutefois, j’ai beau cherché dans les traités d’époque, ils ne sont jamais utilisés. Il faut dire également qu’il n’y a plus de coup de taille possible mais le seul estoc.

Si on regarde maintenant ce qui se passe au niveau de la main, pour l’épée médiévale, on utilise une prise marteau.
Prise marteau au 13ème siècle :
Image redimensionnée

Sans doute, on se met à un moment au XVe à vouloir faire plus d’estoc : or, on gagne en précision de pointe, l’index fournissant un léger effet de levier, tout en conservant une bonne poigne pour tenir l’arme avec quatre doigts restants.
Conserver cette poigne est nécessaire tant que l’arme demeure relativement lourde et longue, à l’instar des rapières. Les épées de cour sont plus courtes, plus légères : la poigne est moins nécessaire. L’index redescend alors pour se placer en opposition avec le pouce et donner encore plus de précision de pointe, et les trois doigts restants tiennent l’arme en main. Le pas d’âne ne semble servir à rien, sauf peut-être à préserver les doigts d’un choc avec la coquille.

Les italiens (ou une partie des italiens) n’ont pas fait redescendre l’index. Ils ont choisi un autre jeu, comme l’explique Barbasetti, et ce, au fleuret même, avec quillon (ne dépassant pas la coquille) et martingale.

La spada permet une certaine précision de pointe (mais sans opposition pouce/index), tout en conservant de la poigne.
Par contre, la poignée orthopédique vise à permettre de concilier poigne, et opposition pouce/index, mais également à recentrer l’avant-bras dans l’axe de la lame. Par contre, on lui reproche par rapport à la poignée droite, d’avoir un centre de gravité plus en pointe. Mais cela peut se nuancer, car les poignées droites du XVIIIe étaient étonnamment courte, et ce n’est que milieu 19e qu’on a adopté des poignées longues qui font un contrepoids équilibrant l’arme jusque derrière la coquille (et favorisant à l’extrême le jeu de pointe).

En conclusion, l’arme fait l’escrime et l’escrime fait l’arme. Forcer tous à avoir la même arme, c’est conduire à uniformiser l’escrime pratiquée : pour quel motif ? Celui de la sécurité est légitime, mais c’est le seul, après ce n’est plus qu’un manque d’imagination. On pourrait tout à fait laisser libre les tireurs d’adopter l’arme qui convient à leur escrime : une lame plus ou moins longue, un système de garde ou de poignée selon volonté. Une arme artisanale, personnalisée.

Date de publication : 16/03/2014 19:11
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Re : réduire le temps de réaction
#30
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Je vous conseille la lecture de cet article : S'entraîner à sentir en épée par Michel Sicard et Hugues Obry (pdf de 10 pages).
Le tout début de l'article s'adresse à des néophytes, mais ce n'est pas le cas de la suite qui vise plutôt le haut niveau.
Après une présentation basique de l'escrime et une tentative de classification des types de tireurs (les types d'escrime), les auteurs traitent dans la seconde moitié notamment de l'amélioration du temps de réaction. Vous y retrouverez ce que je vous citais déjà, à savoir le modèle de traitement de l'information.
Ils ne proposent pas d'exercices. Il faut façonner les automatismes (la recette est pour partie traditionnelle -> la leçon !), mais point trop n'en faut non plus, pour ne pas sombrer dans un jeu stéréotypé et donc prévisible. Place à la créativité !

Date de publication : 24/01/2014 19:26
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